L’histoire de Canet possède son lot d’anecdotes et de surprises. À travers 5 épisodes, la gazette vous amène dans le passé de notre terre qui a bien changé avec les âges.

Véritable acteur et témoin du passé canétois, la « vila kanedo » est mentionnée pour la première fois en 1017 dans un document qui annonce une donation du comte de Cerdagne en faveur de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou.

Au commencement de l’histoire documentée, il y a donc l’église Saint-Martin au cœur du château médiéval, entre le donjon de la forteresse et le premier cimetière. Cette église, encore en partie visible aujourd’hui, est devenue une chapelle au fil du temps.

 

Des hôtes de premier rang

La construction occupe un site de 3 500 m2 : l’aire intérieure est pour moitié composée de divers bâtiments, l’autre moitié par une esplanade vide, occupé par un cimetière jusqu’aux premières années du XIIIe siècle. Bien qu’incomplète, l’histoire du château possède son lot de documentations et de trouvailles archéologiques. On peut ainsi dire que cette puissante forteresse est aussi agréable et apte à accueillir des hôtes de premier rang. Des fragments de carrelage à dessins géométriques trouvés sur le lieu montrent que des aménagements servaient à égayer ce château principalement destiné à la défense.

Parmi les invités de marque, nous pouvons citer la venue de Yolande de Bar, sœur du roi de France Charles V et  qui fut reine d’Aragon de 1387 à 1431. L’empereur germanique Sigismond, qui est aussi roi de Hongrie et des Romains, a aussi logé à Canet pour résoudre un conflit avec le pape Benoît XIII.

 

Une histoire de frontière

La première occupation armée connue du château est en 1343 avec le conflit entre les rois d’Aragon et de Majorque. Le 31 juillet, l’host aragonais quitte Elne et dresse ses tentes près de la porte dites « de Canet ». Le roi d’Aragon, Pierre IV, envoie des émissaires devant le noble Raymond, vicomte de Canet, pour exiger sa reddition en vertu des hommages prêtés aux rois d’Aragon. L’occupation de Canet prit fin au mois de juillet 1344 après la prise de Perpignan et la disparition du royaume de Majorque. Dans les siècles suivants, les nombreux conflits entre la France et l’Espagne mettent le château et la population à rude épreuve.

 

Puits de glace

1659, le Traité des Pyrénées rattache le Roussillon et une partie de la Cerdagne à la France. Le château fut alors démantelé et la chapelle en partie détruite. Les ruines ont servi de carrière à la population locale. Quelques familles pauvres trouvèrent un abri précaire dans les ruines de la chapelle où furent aménagées une cuisine et une chambre à coucher. À partir de sa construction en 1689, le puits de glace, toujours présent dans l’enceinte du château, permettait de stocker une centaine de m3 de glace. D’usage culinaire, thérapeutique ou tout simplement pour rafraîchir les boissons, ce puits, d’une hauteur de 8,55 mètres et d’un diamètre de 6,10 mètres, a été exploité pendant moins d’un siècle. La population de Canet ne cessa de décroître tout au long du XVIIIe siècle pour cause de crise économique (fermeture salins, déclin du commerce) et des cas de fièvres paludéennes endémiques affectant la santé des habitants.