Canet-en-Roussillon, c’est une ville avec une identité, une culture, un patrimoine et un environnement typiquement méditerranéen. Mais comment la définir ? Comment la décrire ? Pour répondre à ces questions, Ma Gazette est partie à la rencontre de plusieurs personnes spécialisées chacun dans un domaine. Pour ce troisième épisode, une belle rencontre avec les plaisanciers du CPCR 66.
Plaisanciers

« Nous, les plaisanciers, nous allons forcément parler du port. Un endroit où nous venons presque toute l’année. Alors nous le voyons avec un œil différent : nous avons de lui une vision plus marine que ceux qui viennent quelques jours l’été. Ce port a été créé à la fin des années 60. C’est Jacques Coupet (maire entre 1971 et 1989), grand amoureux de la plaisance, qui a contribué au lancement de sa construction. Alors que des villes comme Le Barcarès ou Saint-Cyprien avaient financé leur port par de l’argent public. Celui de Canet est l’œuvre du privé. L’entrepreneur Jacques Coupet avait créé en 1966 une société anonyme du nom de SPORCAP. Les amodiataires* finançaient les travaux et avaient une place dans le port pendant 50 ans.

Le bassin du Gouffre

C’est ce que l’on appelait le Gouffre qui a constitué la base du port. C’était un point d’eau, situé près de la mer. Il était un véritable réservoir à moustiques ! La digue a été construite en premier mais sur de mauvais plan : Ils ont d’abord installé des gabions (gravier dans des masses d’acier) mais ça ne pouvait pas tenir dans un milieu salé. Alors, ils ont refait l’enrochement avec de grands rochers. Au début, les pontons étaient rudimentaires : ils étaient faits de bois avec quelques pieux.

Jacques Coupet, amoureux de la plaisance

La demande était forte ! Il y avait beaucoup de professeurs comme plaisanciers car, à l’époque, les bateaux n’étaient pas chers et il était facile d’avoir le permis. Entre les années 70 et 90, le port s’est largement développé et agrandi. C’était un endroit plein de vie avec une ambiance pas possible ! Il y avait la coopérative de poissons où on pouvait se faire 4 sous en déchargeant les anchois. La capitainerie était aussi un endroit de vie avec ces grands repas. Jacques Coupet, qui était plaisancier, organisait même des sorties en mer : pendant 7 – 8 ans, on avait un partenariat avec le port de Alcúdia et on partait à plusieurs bateaux jusqu’à l’île de Majorque. Pendant toutes ces années, le port a été un lieu de compétitions, de régates, etc.

Un club qui a du cœur

Aujourd’hui, la plaisance a beaucoup évolué. Avoir un bateau et une place dans le port coûtent chers. Avec la montée de l’ubérisation, des sociétés de partage et des services de location, il y a de moins en moins de plaisanciers jeunes et à l’année. Il y a beaucoup plus de monde et l’ambiance a changé. Mais il y a 10 ans, nous avons créé le club des plaisanciers de Canet (CPCR) et nous comptons dans nos rangs 500 bateaux. Nous nous retrouvons au club house, un endroit pour mieux se connaître et avoir des moments festifs. Nous faisons vivre la plaisance en emmenant en mer des personnes qui n’ont pas de bateau. On forme et informe grâce à des ateliers. Nous faisons aussi un travail social et humanitaire avec des animations et des collectes… »

*Personne à laquelle un propriétaire concède l’exploitation de ses terres en échange d’argent ou de marchandise