L’histoire de Canet possède son lot d’anecdotes et de surprises. À travers 5 épisodes, la gazette vous amène dans le passé de notre terre qui a bien changé avec les âges.
Bateaux de pêche sur la plage

Avant le XXe siècle, Canet était caractérisé par son village situé à une lieue de la mer. Selon les siècles, la plage servit de débarcadère à l’époque du Roussillon romain et accueillit les produits de toute la Méditerranée. Les côtes usurpèrent le nom de port pendant le Moyen-Âge… Quoi qu’il en soit, au XVIIIe siècle, les activités maritimes cessèrent complètement. Alors, notre plage fut rendue aux pêcheurs et à leur savoir-faire ancestral.

 

L’art et le lamparo

La pêche à l’art, du nom de ce long filet, a longtemps été présente sur les plages canétoises : cet immense filet était jeté en mer puis ramené sur la plage à la force des bras. Une vingtaine d’hommes et de femmes tiraient alors ce filet grâce à une longue corde. Une partie des poissons pêchés revenait aux participants, l’autre partie allait au patron et à la vente. Des démonstrations ont encore lieu sur nos plages l’été, et attire un grand nombre de touristes.

Une autre méthode ancestrale a été pratiquée aux bords des côtes : la pêche au lamparo. De nuit, les embarcadères attiraient le poisson à la surface grâce à une lumière artificielle. Cette pratique était un véritable spectacle et à leur retour au petit matin, les barques restaient sur la plage. Elles se mélangeaient alors aux estivants. Au milieu du siècle dernier et au-delà, on pensait ces scènes éternelles.

 

Le village des pêcheurs

Scène de vie au village des pêcheurs

Scène de vie au village des pêcheurs

Au XXe siècle, pêcheur était une profession précaire. Les activités dominantes de Canet étaient la viticulture et le maraîchage. Les pêcheurs, dépendant des déplacements de poissons, servaient alors de main-d’œuvre pour les vendanges, notamment pour l’Esparrou. Son habitat était précaire. Au début du XXe siècle, les cabanes étaient considérées comme une sorte de banlieue pour les pauvres. Aujourd’hui, ces cabanes, présentes au niveau de l’étang, ont des intérêts touristiques. Chose impensable à l’époque…

Nous ne connaissons pas vraiment les origines du village des pêcheurs mais il remonterait vraisemblablement au XIXe siècle. Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’en 1943, les Allemands évacuent le village où se trouvait une quinzaine de familles. De nombreuses cabanes ont été détruites à la fin de la 2nde Guerre mondiale et une grande partie des pêcheurs a alors été relogée. Certains sont revenus mais pour une période assez courte. Le dernier habitant sédentaire remonte à 1960.

 

Nouvelle ère

La côte se transforme avec le développement du tourisme

La côte se transforme avec le développement du tourisme

Les années 70 annoncent une nouvelle ère pour cette activité maritime : les pêcheurs sont tous relogés et les barques disparaissent face aux bateaux industriels et leur pêche intensive. Le port de Canet se construit à la fin des années 60, grâce à la volonté de la mairie et à l’apport d’investissements privés. Les grands travaux commencent en 1967 et l’on peut trouver dans le port sept chalutiers et 300 bateaux de plaisance lors de son inauguration officieuse à l’été 68. À cette époque, le tourisme est en plein développement. Le camping sauvage était alors largement pratiqué. Loin des camping-cars et de ‘’hôtellerie de plein air’’, on pouvait voir un nombre incalculable de tentes canadiennes, non loin de la plage, parfois au milieu des maisons. La plus forte concentration de campings sauvages se trouvait au niveau de l’avenue du Roussillon et de la rue Cassanyes, aux abords du château d’eau. Les campings, comme le Brasilia, les Peupliers, Ma Prairie ou Le Bosquet se créaient… Avec l’arrivée de plans d’aménagement de territoire après la guerre d’Algérie, les routes se multipliaient et le tourisme n’a cessé de se développer. Canet voyait alors sa côte se transformer et se développer… Jusqu’à avoir son visage actuel.

Source : Canet-en-Roussillon 1930-1980 « du Village de Pêcheurs à la Plage Radieuse » de Pierre Bosc, Mireille Chiroleu et Simonne Chiroleu-Escudier.