L’histoire de Canet possède son lot d’anecdotes et de surprises. À travers 5 épisodes, la gazette vous amène dans le passé de notre terre qui a bien changé avec les âges.
Eglise Hôtel de Ville

Après le château vicomtal, un autre édifice a voyagé à travers le temps. L’église Saint-Jacques dont on peut vraisemblablement déterminer la date de construction grâce à la charnière des XIIe et XIIIe siècles, fait aussi partie des témoins privilégiés du passé de notre territoire…

Au XIIIe siècle, un quartier hors des murs, à proximité cependant de l’enceinte, s’était développé autour du cimetière aujourd’hui occupé par le parking Cassanyes. Il se composait de l’église Saint-Jacques, d’un hospice et de plusieurs maisons. Ce faubourg est mentionné dans le testament de Raymond, seigneur de Canet, daté du 1er avril 1241. On ne sait que peu de chose sur cet édifice. En 1345, un texte vient mentionner la bâtisse en soulignant que celle-ci n’avait rien de « somptueux ». L’appareil du gros œuvre était probablement constitué de galets de rivière, tout comme Saint-Martin du château.

 

Seconde église

En 1343, les troupes aragonaises détruisent l’église Saint-Jacques. Les consuls voulurent reconstruire immédiatement l’église et s’adressèrent à Pierre d’Aragon, leur nouveau roi, afin d’obtenir réparation des dommages causés par ses troupes. Le souverain leur accorda alors une somme de 17 000 sous pour faire face à la dépense. Le bâtiment est considéré comme achevé en 1408 lorsque le peintre François Ferrer réclame son dû pour son travail sur le retable du maître autel. Le nouvel édifice fut construit cette fois à l’intérieur des murailles et du fossé, à l’emplacement qui est toujours le sien aujourd’hui. Au fil des siècles, l’édifice a connu de nombreuses restaurations ou rénovations.

 

Époque fragile et renaissance

Du temps de la Révolution française, l’église perdit la quasi-totalité de son mobilier. Seules quelques pièces intéressantes furent sauvées et restituées plus tard. Nous retrouvons un témoignage détaillé dans les mémoires de Cassanyes. Durant un repas, copieusement arrosé du vin de l’Esparrou, le représentant du peuple Jean-Baptiste Milhaud, le colonel de cavalerie cantonné à Canet et une certaine dame Laignu se mirent à parler de religion. Le trio se rendit à l’église, rassembla une foule de militaires et de Canétois qui détruisirent une bonne partie du mobilier. La fin du XIXe siècle marque un tournant pour l’édifice religieux. L’abbé Chauvet, curé de Canet, s’investit personnellement dans la restauration de l’église. On restaura le clocher, la toiture, la façade. On installa des grilles au chœur et aux chapelles. La décoration fut refaite.
À la fin du XXe siècle, l’église et le clocher ont été à nouveau restaurés : décapage, modernisation, etc. L’église connaît encore aujourd’hui des opérations de maintenance.

 

Les Saint-protecteurs

Aux côtés de saint Jacques, les habitants de notre ville ont donné de l’importance à trois autres saints : Gaudérique, Roch et François de Paule.
– Saint Gaudérique est le patron des paysans du Roussillon. Ce vertueux laboureur mourut en odeur de sainteté dans les environs de Toulouse. En période de sécheresse, on l’invoquait pour obtenir la pluie. Des processions étaient organisées avec les reliques descendues de Saint-Martin.
– Saint Roch : on raconte qu’il se rendit en pèlerinage à Rome où régnait la peste. Il se consacra au soin des malades et ne fut pas épargné. Il fut soigné par un ange : chaque jour, un chien lui apportait un pain dont il se nourrissait.
– Saint François de Paule : le fondateur de l’ordre des Minimes. Les Canétois firent appel pour la première fois en 1674 en pleine épidémie de choléra. Ses reliques furent transportées à Canet par les religieux Minimes de Perpignan et la maladie cessa miraculeusement.