« Mon histoire avec Canet a commencé en 2001. Elle est intimement liée avec ce parc, jadis composé de plantations d’espèces communes, que l’on appelle aujourd’hui arboretum. C’est en rencontrant le président du CCEAME* que j’ai commencé à en prendre la direction scientifique. Botaniste de formation, j’ai été conservateur d’un jardin qui détenait les plus importantes collections de plantes tropicales et succulentes d’Europe. Touché par la retraite et de retour en pays catalan, je me suis laissé embarquer dans cette aventure, m’offrant une nouvelle vie ! La botanique est comme un virus sans vaccin pour moi !
1 500 espèces de végétaux
Canet-en-Roussillon est pour moi intimement liée aux plantes et à l’arboretum. Il est le seul digne de ce nom dans le Languedoc-Roussillon. Sur une surface de 14 hectares, les collections présentent 1 500 espèces végétales de climat méditerranéen. À ce jour, nous avons étiqueté toutes les plantes. C’est la première règle à observer pour être qualifié d’arboretum. Plusieurs collections se trouvent sur le domaine : la Collection nationale des oliviers du Languedoc-Roussillon avec plus de 40 variétés, la collection nationale des cépages du Languedoc-Roussillon avec, là aussi, 40 cépages de notre littoral, un jardin xérophyte unique en son genre, une collection de 52 variétés de figuiers, etc.
Un patrimoine culturel et scientifique
Retrouver toutes ces variétés constituent un trésor inestimable de notre histoire, de notre culture patrimoniale. Ce programme sur le terrain ouvre sur de nombreux travaux : prospection des arbres dans les campagnes voisines, enquêtes ethnobotaniques pour recueillir la mémoire locale, collecte de greffons, sauvegarde de variétés… Canet possède un véritable patrimoine culturel, scientifique, pédagogique mais aussi touristique !
L’arboretum, c’est aussi la bâtisse du Mas Roussillon, construite en 1880 par Augustin de Magny. Durant une partie du XXe siècle, tout le plateau était cultivé en vigne et la propriété comptait jusqu’à 44 hectares de terrain. Le mas devint propriété de la ville en 1984. M. Coupet, le maire de l’époque, voulait en faire une technopôle ou un grand hôtel…
Un travail collectif
On ne peut parler de l’arboretum sans citer l’héroïsme de tous les bénévoles ! Nous sommes un bon groupe et on s’active en permanence au cours de l’année pour entretenir ce domaine. Tous méritent la reconnaissance des Canétois ! L’arboretum a par ailleurs un nouveau challenge : celui de nous survivre ! Les bénévoles sont âgés et nous cherchons de nouveaux bras.
Un arboretum est un musée de collections vivantes, qui évoluent d’années en années. je vous invite donc à se retrouver dans 30 ans, lorsque vos bras seront trop petits pour enlacer la circonférence de nombreux arbres. »